Matin de match

*Le froid se dissipe un peu une fois les Serpentards partis, nous respirons donc un peu mieux. Mais je me rends vite compte que les Poufsouffles, eux, ne respirent pas du tout, ils sont complètement affolés... On le serait aussi si on devait monter sur nos balais dans une petite heure en face des démons verts... Enfin, de toute façon l'angoisse, nous la sentons aussi, nous allons assister à un match qui n'aura rien du quidditch, un rituel sanglant et macabre... Brrr, rien que d'y penser, je me remets à frissonner...*

Je vois frissonner mon cousin

- Allez Hugo, remets t'en. Ce n'est pas nous qui montons sur les balais tout à l'heure, tu ne seras pas libéré de moi une bonne fois pour toute quand le match sera fini.

Je lui souris, le pauvre, il a horreur de ce genre d'ambiance, et je le comprends. Moi à vrai dire, j'aime plutôt ca, je trouve ca plutôt drôle.

- Je n'y peux rien, toute cette angoisse et cette tension, ça me noue le ventre... Je vais avoir du mal à suivre le match... En plus avec Nolan comme arbitre, mais bon sang, à quoi pensait le directeur quand il a décidé de ça??? C'est complètement du suicide à ce niveau là...

*D'un côté je sais qu'à leur place, j'irais à l'affrontement, je monterais sur le balais et advienne que pourra, parce qu'on ne peut pas laisser tomber son équipe ni être forfait.*

- Jusqu'à aujourd'hui, n'importe quelle équipe jouant Poufsouffle a toujours été fair play sauf que cette fois, avec l'affaire des écharpes, ca a déraillé et voilà. Mais le choix de Nolan pouvait être légitime au début. Maintenant, ca va être du meurtre organisé.

La simple mention de l'arbitrage de Nolan me fait me plie en deux de dire.

- Nolan? Arbitre? Ahhh désolée c'est nerveux... tenté-je entre deux hoquets de rire, puis me reprenant tant que je peux. Bon sang, c'est un vrai complot...

Je n'y peut rien. Là c'est trop. Les cieux auraient envie d'organiser LE sénario catastrophe qu'ils ne s'y seraient pas pris autrement.

- De toute façon il faut arrêter de prendre toute cette histoire au sérieux. Oui, ils ont mis les foies à toute la grand salle avec leur entrée en fanfare... quoi qu'une fanfare aurait sabré leur effet... mais ca ne change rien à leur qualité de joueurs.

- Oui, encore faudrait-il qu'ils pensent à jouer, or, je ne pense pas que ce soit leur but premier cette fois.

Je souris à Lily: elle a toujours la réplique qu'il faut:

-Je crois que Lily marque un point, il s'agit plus d'une bagarre organisée que d'un match. Et Nolan ne sera pas à la hauteur, c'est une certitude...

Oulala ce que j'ai eu comme mal à me réveiller! J'entre dans la grande salle et cherche Albus des yeux. Il n'est pas là, pas encore. Etrange, et déprimant. Mon petit déjeuner va avoir beaucoup moins d'intérêt. Je m'approche de la table des gryffondors et m'assieds à côté de l'ami d'Albus, le brun insignifiant, Hugo Weasley. J'ai décidé de lui parler, pour me rapprocher de son cousin, alors autant commencer aujourd'hui!

-Salut! Alors, les nouvelles de ce matin? Ca va Hugo?

Je lui lance l'un des sourires charmeurs dont j'ai le secret. Les mecs en tombent tous raides dingues, en général.

*Si j'avais eu quelque chose dans la bouche à ce moment là, je crois bien que je me serais étranglé, me ridiculisant pas la même occasion, mais apparemment l'ange gardien des Weasley est avec moi jusqu'au bout ce matin! Je n'arrive pas à croire que c'est à MOI qu'elle parle! Je prends quelques dizièmes de secondes pour me ressaisir afin de ne pas bégayer, ce qui serait du plus mauvais effet.*

- ça va. Ambiance tendue entre les Serpentards et les autres ce matin... Une vraie mascarade. Tu as bien dormi?

*Je n'en reviens pas de mon self control. Je ne sens plus mes jambes tellement elles se prennent pour du coton, et pourtant j'ai réussi à articuler tout ça calmement. Décidément oui, Dieu existe!*

*Je vois la scène qui se déroule sous mes yeux sans arriver à y croire vraiment... Jolene... Jolene parle à Hugo... C'est fini pour moi ce coup ci on dirait... Quelque chose se referme sur ma poitrine, comme un étau de métal et mon estomac semble parti en vacances. Je n'ai même pas envie de pleurer, je suis au delà des larmes pour le moment. Je prends donc mes affaires et quitte la salle tranquillement, avant de partir en courant rejoindre mon dortoir, les larmes ayant retrouvé le chemin.*

J'écoute attentivement la conversation entre Jolene et Hugo. Cette semaine, il m'a dit avoir des vues sur Jolene et là, elle vient lui parler, elle. Ca promet, j'espère qu'Hugo ne fera pas de boulettes.

Bien sûr, les filles ont raison... Ca va tourner au massacre. Malheureusement. Je hausse des épaules et me lève de table. J'ai un peu de travail en retard, et si je veux profiter du match tranquille, il faut que je m'assure d'être au taquet pour les rares trucs que j'ai à faire.

- Allez, les filles je m'arrache! A plus Rose! Lily, à tout à l'heure dans les gradins surment!

Tout en essayant de négocier un tour sur moi même sur la pointe des pieds, je leur fait un signe de la main et sort, incapable de me décider entre un pas de danse cadencée et une démarche normale. Longeant les tables vers la sortie, je surprend Jolene assise à côté du frère de Rose. Hugo je crois. Ca sent mauvais cette histoire. Je ne connais pas Jolene des masses, mais pour avoir des cours avec elle, maudit redoublement, j'ai un bref appercu du personnage. Bon, très bref et très apperçu... mais quand même. D'un autre tour sur moi même, manquand de renverser une première année, je réalise que Lily veille au grain. Bien. Et tout en chantonnant un air qui me traine dans le cerveau depuis le réveil, je quitte la grand salle qui a un peu repris figure humaine.

Je lui refais mon sourire dévastateur parce qu'apparemment, ça marche sur lui aussi. En même temps, je n'en doutais pas, ça marche 99/100 du temps. Il me regarde comme si j'étais la 8ème merveille du monde, c'est assez agréable, même si ça vient d'un type aussi ordinaire. J'aime me sentir admirer. Mais apparemment, certaines gryffondors sont jalouses. Erin me jette un de ces regards... Je sais, elle ne m'aime pas. Ca tombe bien, moi non plus. Trop coupeuse de cheuveux en quatre.

-Oui, effectivement, il y a de la tension, ça se sent!

Je papillonne un peu des yeux:

-Oui, j'ai bien dormi, et toi? Tu vas aller au match? C'est la grande question en ce moment...

Et Albus qui n'est toujours pas là... Bon sang, mais que fait-il? S'il pouvait se dépêcher, j'ai envie qu'il m'invite à venir voir le match avec lui. Ca va être dangereux, dans les gradins, j'ai bien besoin de mon ange gardien...
Je m'approche, subtilement, de Hugo, comme si de rien n'était, juste pour lui faire sentir réellement ma présence, mon parfum. Je minaude:

-J'ai pas tellement faim, moi, ce matin...

*Jolene me draguerait-elle? C'est fou ça, hier elle ne semblait pas me remarquer et aujourd'hui! J'en suis complètement retourné, l'angoisse s'envole illico et je réponds*

- Je ne pensais pas y aller, mais si tu y vas, je t'accompagne si tu veux!

*Aller au match avec elle! Ce serait notre premier "rendez-vous" si l'on peut appeler ça ainsi! Merveilleux! Franchement, que les Serpentards tapent sur les Poufsouffles si ça les amuse, du moment qu'on est ensemble elle et moi!*

Mon cousin à beaucoup de qualité mais pas celle de la patience. Il va beaucoup trop vite. Je détourne mon regard et me dis qu'il a vraiment raté le coche cette fois. Tant pis, au moins maintenant, elle est au courant du resentir d'Hugo, si elle ne l'était pas déjà.

Hum... Que faire? Mon esprit réfléchit à toute vitesse. Albus n'arrive pas, et pour l'avoir, il faut que je me rapproche de son cousin, c'est une évidence. Alors s'il me propose de m'accompagner...

-D'accord, bonne idée! On y va ensemble alors.

Je lui dédie encore un joli sourire, visiblement, il craque sur moi. Tant mieux, ça me donnera plus d'ascendant sur Albus.

-Je vais juste chercher une écharpe et je reviens!

Je m'ecclipse, je crois que la partie est gagnée! Je récupère mon écharpe de poufsouffle et reviens:

-Alors, on y va?

Je suis sidérée, elle a dit oui ? J'ai bien entendu ? Mon Dieu, pauvre Hugo quand il va s'apercevoir qui elle est réellement. Mais d'un côté, je suis contente pour lui, ca lui montrera qu'il peut lui aussi avoir ce qu'il veut, et qu'il n'a pas à être jaloux d'Albus.

Je viens d'arriver, de déposer mes affaires. Je me dirige vers la Grande salle, dont ma directrice de maison m'a montré le chemin. Lorsque j'entre, je sens une drôle d'agitation autour de moi. Une fébrilité étonnante. Est-ce qu'ils sont toujours comme ça, ou bien est-ce que j'arrive comme un cheveu sur la soupe, au milieu de l'aventure? Le cheveu sur la soupe, c'est plus vraissemblable. Mais pas le choix... Je cherche désespérément autour de moi. Où dois-je m'asseoir? On m'a dit, regarde les écharpes bleues, et tu trouveras ta table. Elles sont toutes jaunes et noires!
Je regarde autour de moi, tentant d'apercevoir des visages familiers: ceux de mes cousins/cousines. Je ne les ai pas vus depuis des lustres, mais sait-on jamais... Quoique, je ne sais pas s'ils seraient moins étrangers que les autres, c'est vrai que nous n'avons que peu de contacts avec la famille de mon père, puisque nous vivons en France... Je crois reconnaître Hugo et Lily... Et Rose...Je m'approche, et tente le coup:

-Hugo? Lily? Rose?

Je sais, pas franchement ni original ni engageant, mais je suis incapable de faire plus, je suis dans un autre monde très déplaisant, depuis que j'ai quitté Beauxbâtons...

Une fille complètement paumé mais dont le visage ne m'est pas inconnu vient de rentrer dans la grande salle. C'est bizarre, c'est la première fois que je la vois à Poudlard. Elle s'approche de nous. Je l'entends dire :"Hugo, ? Lily ? Rose ?", je recherche très rapidement le visage et m'exclame histoire de me faire entendre par toute la grande salle.

- Aurore ? Mais que viens tu faire ici ?

Je suis très contente de la revoir depuis le temps. Heureusement qu'elle est venue vers nous car jamais je n'aurais fait l'effort de la reconnaitre sinon.

Ouf, c'est bien eux! Je suis soulagée d'un grand poids déjà, parce qu'arriver ici en 7ème année, débarquer après la rentrée et en plus être vraiment définitivement seule, ça faisait trop d'un coup.

-C'est... C'est un peu long à expliquer...

Et pour cause, c'est long et douloureux. Pas envie de parler de ça, ni maintenant, ni jamais.

-Mais disons que je suis là, un peu parachutée en fait! Je suis contente de te retrouver! De vous retrouver! Je ne sais pas trop où il faut que je m'installe, je peux me mettre là?

Je sais que je dois vraiment avoir l'air d'une fille paumée, mais c'est ce que je suis alors... Et impossible de faire comme si ce n'était pas le cas, je suis bien trop dans les choux pour ça. Je ne comprends plus rien à ce qu'il se passe, depuis quelques temps... Et ce n'est pas l'ambiance électrique qui règne ici qui me permettra de retrouver un peu mes esprits, je le crains fort...

- Oui, vas-y assieds toi. Tu arrives vraiment un mauvais jour tu sais. Tu vas rester ici ou tu repars bientôt ?

Cela fait assez longtemps que je ne l'ai pas vu. Je l'adorais avant mais avec le temps de l'eau a coulé sous les ponts et nous sommes presque devenues des simples connaissances, je comprends donc pourquoi elle ne veut pas me dire pourquoi elle est ici.

Je réponds, avec plus d'entrain que je n'en ai réellement, mais sûrement moins que je devrais:

-Je vais rester jusqu'à la fin de l'année. Pourquoi est-ce que j'arrive le mauvais jour?

Il y a une révolution de prévue pour la fin de journée ou quoi? Vue l'agitation qui règne, l'hypothèse n'est pas à exclure!

- Tu arrives je jour de la guerre, aujourd'hui, c'est le match de quidditch entre Serpentard et Poufsouffle, et les Serpentards sont remontés comme des horloges, Albus les a provoqués et ils vont répondre à cette provocation sur et en dehors du terrain, ils viennent de sortir de la salle après nous en avoir mis plein la vue par leur mise en scène, ca voulait tout dire. Le massacre est programmé pour dans une heure et demi.

-Bon, eh bien je sais où il ne faudra pas être aujourd'hui!

Je n'ai pas l'intention de me faire des ennemis dès mon arrivée, en fait. Je vais donc me faire discrète et en profiter pour m'installer, faire le point, le vide en fait... Pour essayer de ne plus penser à ce qui m'a forcée à partir, à me déraciner, à dire adieu à Jimmy...

- La rivalité est si terrible que ça? J'avoue que la légendaire haine serpentard/ gryffondor est bien connue en France aussi, mais je croyais que depuis Voldemort, c'était affaibli!

- Et pourtant, tu vas venir avec moi. Tu pourras voir Albus comme ca, il y sera lui aussi.

J'écoute sa question.

- A vrai dire, elle ne s'est pas calmer parce que le nom de Malefoy reste marqué d'infamie, ainsi que celui de Black et celui de Potter et de Weasley sont grandis encore un peu plus, et étant donné qu'il y a et des Potter, des Malefoy, des Weasley et des Black ici, et encore, ce n'est pas tout, je te laisse imaginer le reste.